How to ruin a wedding in one lesson ((Dreas))

J'aurais voulu que le temps s'arrête pour toujours, que rien ne bouge, surtout pas les aiguilles des pendules et des montres, qu'on ne fasse plus rien d'autre, qu'on s'embrasse jusqu'à en mourir. J'aurais voulu ne rien savoir de plus, parce que je n'avais besoin de rien. Je l'avais lui, entre mes doigts, contre mes lèvres. Ca m'aurait suffit, de revivre ce moment pour l'éternité sans jamais connaître la suite, parce que j'avais toujours la peur qui m'étouffait. Parce que je venais du lui donner tout ce que j'avais. Mon amour, mon coeur, je venais de lui vendre mon âme.

Lorsqu'il s'écarte, il le fait avec douceur et je ne le retiens pas, laissant son visage me glisser entre les doigts. Je baisse les yeux avec l'envie de m'excuser, incertain de ce qu'il venait de se passer. Pourtant quand il se met à parler, mon regard cherche instinctivement le sien. « c'est ce que je voulais pas que tu sache, c'est ce que je t'ai dis, la dernière fois, quand tu dormais, c'est pour ça que je suis parti ren, parce que j'ai eu peur et je comprenais rien à ce qui m'arrivait et je voulais pas que tu me détestes et ... » Touché. J'attrape sa main. C'est pas si grave, pas si grave qu'il soit parti. Pas si grave qu'il m'ait pas dit la vérité. « t'es un putain d'extraterrestre ren, j'ai jamais ressenti ça pour personne. j'ai jamais ressenti ça. toi t'as débarqué, et en deux heures c'était plié. j'comprends pas ren, et puis... j'suis terrifié putain... » Je l'écoute sans rien dire, parce que j'ai peur aussi. Parce que je sais très bien que l'amour c'est donné aussi facilement que ça peut être arraché. Pourtant qui voudrait d'une vie sans ? Je l'attire contre moi. J'ai besoin de le toucher maintenant, encore plus qu'avant. J'ai besoin de le sentir plus proche, d'entrer dans son monde. « C'est pas grave d'avoir peur, j'ai peur aussi. » C'est juste un murmure avant que je ne décide qu'il est temps de sortir, de rentrer. Je veux être chez moi, je veux que le chauffeur arrête de nous observer. Je me penche complètement pour ouvrir la porte d'Andreas et je le pousse littéralement dehors en laissant quelques billets au chauffeur avant de le suivre dans le froid mordant. Mon éternel sourire sur les lèvres j'attrape la main de Dreas pour le tirer à ma suite dans l'immeuble et puis dans l'ascenseur, en papotant. De trucs qui n'ont rien à voir. Du gardien de l'immeuble qui me donne toujours des bonbons que je garde dans un pot à l'entrée de l'appartement. Des plantes vertes que j'arrose sur le palier alors qu'elle ne sont même pas à moi. Des lumières de l'ascenseur qui changent de couleur et mon Dieu c'que c'est cool !

Je finis par retrouver un peu de mon sérieux en ouvrant la porte et en entrant sur la pointe des pieds. « Lune ? » Je tends l'oreille mais le silence est la seule chose qui me répond. J'en souffle de soulagement en enlevant mes chaussures. « Tu sais il est trop bizarre Lune. J'ai l'impression des fois qu'il est gentil, puis après je croise son regard horrible et je me dis que c'est surement un serial killer. » J'écarte une mèche du front d'Andreas sans y penser avant de disparaître vers la cuisine dans un bruit de casseroles entrechoquées. Puis je l'entends encore, ce bruit qui résonne depuis qu'on est sortis du taxi. Ce sifflement caractéristique que je connais par coeur. Alors je me précipite et j'arrache le téléphone de Dreas de ses mains pour examiner mon Twitter. Ca tweete dans tous les sens et en lisant les messages ma bouche s'ouvre sous le choc.

@Ren_bow a complètement ruiné mon mariage.

@Ren_bow La prochaine fois que tu vas à un mariage, c'est en COSTUME qu'on va au mariage et SANS ses amis agoraphobes.

L'ami de @Ren_bow a carrément mit l'ambiance au mariage de @Rachweisz c'est quoi son petit nom Rainy ? Qu'on le remercie

@Ren_bow J'espère que ton ami va bien.

@Ren_bow Si je te vois dans la rue je te démolis, ma femme est en pleurs à notre mariage à cause de tes conneries.


Et les messages se succèdent et s'enchaînent, messages ironiques, messages de haine, et la guerre civile est lancée entre mes fans et ceux de Rachel. Mes yeux ronds comme des soucoupes, je cache en vitesse le téléphone, comme si Andreas pouvait rester dans l'ignorance. Comme si ils allaient pas finir par savoir qui c'est. « Tu veux manger ? Je vais te faire à manger. » Et je déguerpis plus vite qu'un lapin devant un renard.