j'ai 99 problèmes et 98 d'entre eux sont les bougies ✦ phobos le doux

Dae-Sung aime les humains, et tout ce qu'ils font. Leurs bâtiments, leurs musiques, leurs programmes télé... Tout. Il ne peut qu'emmagasiner le plus de leur culture, par passion et pour essayer de se fondre dans la masse. Alors lorsqu'il a découvert qu'il y avait un musée à Polaris il s'était senti obligé d'y aller. Un musée, c'est très précieux, pour un astre aussi peu doué que lui. Un musée, c'est une collection de pièces intéressantes, certes, mais ces pièces sont surtout fournies avec une explication humaine, pour les humains, écrites sur des humains et imprimées sur de petits écriteaux par des humains. Le meilleur moyen d'apprendre, d'une certaine manière.

Alors il se prépare pour sa première expédition dans un de ces fameux musées - le seul disponible, après tout. Il ne sait pas quoi penser des bougies et des algues. Les algues, il en mange beaucoup mais il n'est pas sûr d'aimer ça. Les humains, si, alors il faut comprendre. Les bougies aussi. Son colocataire humain adore les bougies. Il en allume partout pour se sentir bien, même si l'astre n'a aucune idée de pourquoi de la lumière peut aider dans quelque situation que ce soit à part celle de se retrouver perdu dans la forêt la nuit. Mais il y sûrement des explications dans ce bâtiment, des explications sur de petits panneaux avec des mots simples qui ne lui demanderont pas des heures de déchiffrage. Croisons les doigts. Il met ses vêtements préférés - les plus confortables pour minimiser les risques de chutes, un jogging bleu pétant et une veste assortie - et il fourre ses poches de bonbons pour éviter de refaire une crise d'hypoglycémie comme la dernière fois soit disant car il avait "oublié de manger". Ce mot, hypoglycémie, il l'avait lu sur internet et avait cherché une définition, mais il ne le comprenait pas bien. Son corps, par contre, comprenait parfaitement ses chutes fréquentes lorsqu'il manquait de sucre, et les bleus étaient là pour en témoigner.



Et puis, c'est l'aventure. Le musée, c'est grand, c'est long, il faut marcher sans tomber même si il y a beaucoup de marches, mais il avait raison, les caractères des explications ne sont pas très compliqués à comprendre. Enfin. L'incarné peut lire les phrases et les mots, mais de là à comprendre leur sens profond... Au moins, les bougies font une jolie lumière et certaines dégagent une jolie odeur fleurie comme le shampooing de ses colocataires. Mais il ne voyait toujours pas l'intérêt de les allumer si il ne restait plus qu'un tas de cire après.

Après avoir fixé une de ces fameuses pancartes sans arriver à percer le secret capital qu'elle renfermait, il décida de chercher un peu d'aide. Les humains en noir assis une salle sur deux et qui lui jetaient de méchants regards lorsqu'il déballait bruyamment ses sucreries ne lui disaient rien qui vaille. L'humaine qui fixe son portable ne semble même pas le remarquer lorsqu'il sourit dans sa direction. Et... C'est tout ? Il n'y a pas beaucoup de monde au musée ? Si, il reste quelqu'un, qui te domine de presque 10 centimètres alors Dae n'avait au début pas osé mais il sentait quelque chose de rassurant en s'approchant de lui. Et puis, il n'avait pas l'air bien méchant, quelque chose semblait même familier, peut être ses vêtements ou sa coiffure ? Au moins, il ne lui jetait pas des regards incendiaires dès qu'il voulait manger un arlequin !

Alors il s'approche, lentement, un peu embarrassé d'admettre qu'il ne comprend mais pourtant sans gêne dans sa façon de s'adresser au géant - tout semble petit quand on est un avorton - déjà armé de son plus beau sourire, sa diction un peu gênée par la sucrerie qu'il n'a pas encore finie de déguster.

« - bonjour... tu arrives à comprendre quelque chose à ces bougies, toi ?

Être préparé, c'est important. Et là, Dae-Sung sent qu'il ne s'est pas assez préparé, lorsqu'il voit son interlocuteur sortir un carnet. Il n'avait pas l'air très bien, il venait de sursauter comme si on venait de le réveiller - peut-on dormir debout ? le corps humain est incroyable ! - mais une fois le nez dans ses notes, il semble sûr de lui et ce simple changement d'intonation fait sentir à Dae à quel point il manque de préparation, mais ça le rassure. Il est avec quelqu'un qui sait gérer les situations difficiles. Comme ces fameuses bougies et leur lumière incompréhensible.

Il devrait s'inspirer des astres plus dégourdis, peut être que noter les choses l'aiderait vraiment ? Au moins, ses colocataires n'auraient plus à répéter dix fois les mêmes choses en priant pour qu'il comprenne. Il fait une note mentale pour penser à acheter un carnet en rentrant, ce qu'il va probablement oublier de faire dans les 10 minutes qui suivent.

Mais heureux qu'on prenne la peine de lui expliquer quelque chose, il offre toute son attention à son assistant détective de la journée. Il hoche la tête sagement lorsqu'on lui montre la bougie et écoute religieusement. Il est rassuré de savoir qu'il n'est pas le seul à se poser des questions. Ses yeux ne lâchent plus les bougies, cherchant à percer tous les mystères qu'elles renferment. En effet, elle devait servir à plus que faire de la lumière, sinon pourquoi elles auraient toutes des formes et des couleurs différentes ? Il se prend au jeu du prétendu détective, fier de reproduire ce qui lui semble être un comportement humain après avoir passé quelques soirées consécutives à regarder des séries policières à la télé alors lorsque l'autre astre lui demande si ils se connaissent, Dae-Sung hoche la tête en plissant un peu des yeux, sa façon de faire un regard mystérieux. Il l'accompagne d'un petit "hm" entendu et sûr de lui, prêt à résoudre n'importe quelle enquête avec son nouvel acolyte. Son acolyte d'ailleurs... Étrangement, il avait l'impression de déjà le connaître. Pas comme un astre qui reconnaît l'un des siens, non, quelque chose de plus... proche ? ... Puis soudain, ses yeux s'ouvrent grand, très grand, et sa bouche suit. Une grande inspiration sonore, signe qu'une révélation dramatique vient de traverser son cerveau.

« - Aaaah ! Oui, oui, on se connait ! Tu habites chez Ren aussi ? Je ne t'avais pas reconnu...

... Pas très perspicace, le détective. Mais par association d'idées, penser à Ren lui fait penser à sa manier de mettre des bougies partout pour faire "chaleureux". Peut être que Watson ici présent a noté quelque chose d'utile dans son carnet à ce sujet qui pourrait leur permettre de trouver la solution ? Après tout, Ren est humain. Si ils arrivent à comprendre d'où vient son amour des bougies, ils pourront peut être comprendre pourquoi les humains ont dédié tant de pièces chauffées et éclairées pour en exposer.

« - Ren met beaucoup de bougies... Il t'a déjà dit pourquoi ?

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