il n'y a pas de bonne ou de mauvaise situation ♦♦ ft; alice

Ce n'est pas qu'Alice avait particulièrement besoin d'argent, non... Il n'était pas vraiment dans le besoin, et son job au lucky cat était tout sauf encombrant, si on pouvait dire ça comme ça. Même, son loyer lui coûtait très peu et Ren faisait souvent à manger et tout. Alice ne manquait réellement de rien, mais... Il fallait croire qu'il avait besoin de travailler. En fait il se sentait mieux quand il travaillait. Il se sentait mieux quand il avait l'esprit occupé. Il fallait croire qu'il avait moins de mal à engager des conversations avec des gens quand il était posté derrière un comptoir ou caché derrière une caisse enregistreuse. C'était comme ça. De toutes façons quand il était simple caissier personne ne lui demandait vraiment d'interagir sérieusement avec des gens... Ok peut-être au lucky cat seulement. Il se doutait bien que ce n'était pas la même dans un centre commercial comme celui des Clématis ou dans les boutiques qu'on pouvait trouver dans l'Octant. Les chiens de chasse étaient sympas pour ce point là : il n'y avait personne. Et même dans son attrape-touristes, en fait... En vérité, il croisait plus de gens affiliés à la mafia que de véritables touristes. Ce qui ne le dérangeait pas particulièrement.

Tout ça pour dire qu'Alice avait cherché des annonces, un peu partout. Glané des informations ça et là, combien d'employés travaillaient dans cette boutique, l'état des dits employés mais aussi des dites boutiques, et tout. Qu'est-ce qu'il lui rapporterait le plus d'argent. Et puis il avait postulé à l'Octant, aussi, histoire de se sortir un peu des Chiens de chasse, parce qu'il allait juste finir par se faire prendre entre deux feux dans une fusillade en sortant du Lucky cat et il n'allait rien comprendre. Enfin bref. On lui avait répondu positif une seule petite fois. C'était le poste qu'il trouvait le plus craignos et qui dérangeait le plus ses neurones bouffés par la timidité maladive mais bon. On lui offrait du travail dans un sex shop. Merveilleux. Alice n'avait jamais vraiment eu de problèmes avec sa sexualité ou avec la sexualité en général (si, en fait) (des tas de problèmes) (mais il faisait comme si de rien n'était, vraiment) alors il n'était pas dérangé mais... Si en fait... Et il était en train de mourir de honte, surtout lorsqu'il passait la porte de la boutique à la vitrine peu subtile.

Bon sang qu'est-ce ce qu'il faisait là ? Au moins la dame avait l'air gentille. C'était ce qu'il essayait de se dire alors qu'il se liquéfiait littéralement sur place, tout en avançant vers le tabouret où il était censé s'asseoir. Du coup Alice se liquéfiait sur le tabouret, désormais. Surtout que la dame avait l'air, euh. Il ne savait pas trop. Et puis son esprit s'emballait. C'était très compliqué de continuer comme ça mais bon. Il se força de l'écouter, nerveux. La dame a l'air partie très loin, quand même. C'est curieux. C'est intéressant. Il lui adresse un minuscule sourire, hochant un peu la tête de temps en temps, mécaniquement. Rien ne le dérangeait dans ce que lui disait la dame.

D'accord. Je sais... gérer une caisse. Et puis les stocks aussi, je suppose... Je sais fermer une porte à clé. Et je ne suis pas dérangé par les voleurs, enfin..

Merde, il avait encore dit n'importe quoi. Ah, quel idiot. Il ne savait pas tenir sa langue, enfin, si, il ne parlait pas assez mais c'était compréhensible, quand il parlait il disait n'importe quoi. Il paniquait. Ok. Son coeur battait à cent à l'heure contre sa poitrine.

Je peux les gérer, je crois.. Enfin... Je suis... Voilà quoi. J'y arriverai. Mais... Ce n'est pas grave si j'ai un autre travail à côté ?

On s'en fichait non ? Mais il fallait mieux qu'il le dise pendant qu'il le pouvait. Il déglutit, nerveux. Il ne savait pas quoi dire, il avait peur de s'embourber encore plus s'il tentait de se sauver la mise. Alors Alice préféra ne rien ajouter.