13 beaches

Regarde-moi, touche-moi.
Je t'en supplie, ne t’éloigne pas.
Observe-moi, danser pour toi.
Mon corps qui se désintègre, pas à pas.

Là-haut, il brillait, le soleil. De mille feux, à vous en cramer les yeux, à vous en crever l’âme. Jupiter était tombé pour lui, orbitant autour de l’astre radiant pour lequel il semblait uniquement exister. Il ne pensait à rien d’autres. Des années, des siècles. Depuis la nuit des temps. Il ne pouvait réellement compter. Il ne se souvenait pas de la raison de cette obsession. Mais elle était présente, griffée en son être. Il ne rêvait que de le sentir, juste de quelques années lumières, rien de plus, juste assez pour se rapprocher un peu de lui. Naïvement.


Il ouvre les yeux, une chaleur réconfortante sur ses hautes pommettes. Il tend devant lui des bras et de longues jambes qu’il ne connaissait qu’aux humains auparavant, ceux qu’il voyait de si loin. Un rire étrange transperce le silence de la plage où il s’est échoué. Il ne pense à rien.

Juste à lui, le soleil.

Il semble si proche, ses rayons irradient sa peau d’un reflet doré. Et c’est divinement bon, c’est tout ce à quoi il avait aspiré. Il a voulu se lever, en vain alors il s’est contenté de rester à terre, le sable frottant son épiderme et toujours cette sensation de bonheur. Émotions et sensations décuplées, simplement parce qu’il n’avait jamais rien ressenti de tout ceci jusqu’à présent.


Il aime la sonorité, les courts noms qui roulent sur sa langue. Il ressent un plaisir enfantin à parler, à épeler les syllabes, écrire et apprendre. L’homme qui l’a retrouvé l’a tout de suite hébergé. Sans arrière-pensées, c’est ce qu’il s’était toujours dit.  Il l’avait naïvement suivi, hoché de la tête au nom et prénom qu’il lui avait offert. Plus jamais de Jupiter.


Neo a longtemps pensé que c’était normal, que c’était ça la vie des humains, parce qu’il n’avait jamais rien connu de différent. Leo, c’est tout ce qu’il a. C’est la chose la plus précieuse à ses yeux aujourd’hui, peut-être plus que le soleil même.
Peut-être simplement qu’il ferme les yeux. Il avance, tombe et se relève. Il déteste ses sentiments qui viennent gouverner son cœur.